L’interculturalité en éducation à la citoyenneté mondiale : est-il temps de changer ?
Les questions interculturelles et ayant rapport à « l’autre » sont probablement, avec les thématiques liées au développement durable, les plus traitées par les programmes et outils de l’éducation à la citoyenneté mondiale. Présentées comme « l’apprentissage d’une manière efficace et appropriée de communiquer et de se comporter lors des interactions avec des personnes différentes » (Deardoff, 2009), les compétences interculturelles que cherchent à développer beaucoup de projets en éducation à la citoyenneté mondiale font l’objet d’un débat riche et contrasté.
Ce dossier reprend l’enregistrement du webinaire qui s’est tenu le 30 mars 2021 à l’initiative d’Annoncer la Couleur – Enabel, le texte présenté dans l’introduction, les deux vidéos de présentation du projet interculturel mené en collaboration avec Enabel en Ouganda.
Projet d’échanges de pratiques professionnelles entre formateur·rices d’enseignant·es belges et ougandais
Le point de départ de ce projet fut le constat qu’il est difficile pour les formateurs et formatrices d’enseignant·s d’enseigner des thématiques de citoyenneté mondiale sans être elles-mêmes et eux-mêmes nourris par des réflexions suscitées par des échanges et des rencontres avec des personnes vivant des réalités différentes des leurs. Aussi, nous ne voulions pas tomber dans les écueils de projets dits interculturels. On s’est plongés dans la littérature et avons trouvé une dizaine d’écueils pour lesquels nous avons cherché des pistes de réponse. Ils sont présentés dans le webinaire ci-dessous et certains des écueils sont repris dans l’article du Dr Giraud.
Notre projet a permis de faire se rencontrer 4 formateur·rices de Hautes Écoles belges (FWB) et 5 ougandais·es. Après plusieurs moments d’échanges en ligne, les belges se sont rendus en Ouganda en mars 2020 et les Ougandais n’ont pu venir en Belgique qu’en novembre 2021 à cause de la pandémie.
Nous avons mis le focus sur les points communs entre les participant·es, c’est-à-dire sur les pratiques professionnelles des enseignant·es. L’interculturalité n’était donc pas le centre de l’attention mais la base du projet était la collaboration autour de questions communes qui animent les enseignant·es. Les objectifs ont été co-construits et peuvent se résumer dans la mise en lien pour échanger sur leurs pratiques (avec quelques accents sur les explorations de stage, les micro-leçons, les pédagogies actives, l’utilisation des technologies en classe) et la recherche de comment faire de l’ECM et comment la faire pratiquer par les étudiants. Aussi, les participants ont co-construit un cours lié à une thématique de l’ECM : le genre. Hélène explique dans le webinaire comment les participants ont essayé d’éviter les différents écueils et comment ils ont co-construit du savoir et des dispositifs pédagogiques.
Voir le webinaire :
Vidéo du projet d’échanges – partie 1 :
Vidéo du projet d’échanges – partie 2 :