Description
Architectes et principales bénéficiaires de la libéralisation des échanges agricoles; les firmes de l’agrobusiness ne cessent de renforcer leur emprise sur le système agroalimentaire mondial.
Fortes de leur poids économique et de leur influence politique; favorisées par une batterie de normes internationales taillées sur mesure; elles poursuivent leurs stratégies de concentration à l’échelle de la planète; prélevant une part grandissante de valeur ajoutée tout au long des chaînes productives. Dopées par la hausse des prix agricoles et le boom des agrocarburants; elles « gagnent du terrain » au Sud; via l’acquisition de grandes superficies fertiles ou la prise de contrôle des opérateurs locaux. Et y imposent « leur » modèle de développement : productiviste; tourné vers l’exportation; socialement excluant et écologiquement destructeur.
L’adhésion des gouvernements et des organismes internationaux au discours des grandes firmes sur la « pénurie alimentaire globale qui vient » n’en finit pas d’étonner. Parées de vertus prométhéennes que leur confèrent leurs avances technologiques; seules ces firmes seraient capables de dynamiser des secteurs agricoles traditionnels « improductifs »; en vue de nourrir le monde.
Les mouvements paysans dénoncent cette imposture qui occulte les causes structurelles de la faim. Au nom de la souveraineté alimentaire et de la diversité agricole; ils s’opposent à un modèle qui signe la fin des agricultures paysannes et la marginalisation des centaines de millions de personnes qui en vivent.