Description
En partant d un exemple concret le Chinois Qin Huairen et la ville de Changzhou ; Charles C. Mann traite; de façon très pédagogique; de la crise de l eau sur un plan international. Didactique et extrêmement pointu sur les plans historique et scientifique; ce texte tiré de Vanity Fair; est un remarquable reportage. Ancrée dans l histoire; l expérience de Qin Huairen; qui ouvre le texte sur une tonalité positive à partir de la description de la ville; permet à Charles C. Mann d envisager le problème global de l eau; sa complexité et ses enjeux éthiques à l échelle mondiale. S appuyant sur des exemples significatifs; puisés dans différents pays; l auteur offre les clefs pour comprendre le danger encouru par la gestion de l eau; et notamment ses enjeux politiques. Incapables de financer l eau sans s endetter; la majorité des politiques publiques mondiales privatisent ce service; confiant cette charge à des multinationales; qui; désormais; détiennent le monopole de l eau. Ces compagnies sont d ailleurs surnommées les Big Water . Charles C. Mann montre que les pays pauvres; bien que premiers touchés; ne sont pas les seuls à souffrir de ce problème; et il évoque par exemple la compagnie française Veolia. Ainsi; reconnaît-il à Veolia sa politique de conservation et de distribution d une eau de bonne qualité; ainsi que des accords avec les pouvoirs publics quant aux prix pratiqués. Mais; pour autant; une bonne partie de la population ne peut payer ces factures; établies par des compagnies avant tout soucieuses de rentabilité. Avec un ton aussi nuancé que convaincant; il argumente la spécificité de l eau par rapport aux autres biens de consommation et opère au fil du texte une gradation vers le pire. Devant l implantation grandissante d usines dans les villes chinoises; qui tendent à polluer les rivières nécessaires aux cultures sans pour autant se voir pénalisées; l Etat fait appel aux Big Water pour purifier l eau. Ce qui conduit à une augmentation considérable du montant des factures. Ainsi; une bonne partie de la population se voit privée de l accès à l eau. Mais de quel droit ? Peut-on ainsi laisser le monopole de distribution de l eau à une entité privée ? Ne subissons-nous pas; dans ce cas de l eau; bien de tous; une dictature des multinationales ? L énoncé d expériences édifiantes; notamment celle de l Amérique latine récemment frappée de crise; l accumulation des faits et leur enchaînement quasi inexorable interpellent. A l heure d une crise mondiale; on ne saurait trop recommander un tel texte; qui fait preuve d une efficacité redoutable.
Auteur : Charles C. Mann.
Contraintes techniques
64 pages.