Description
Un jour parce qu’ils ont du jaune en eux, cette couleur « dégoûtante », Petit jaune, Petit vert et Petit orange sont envoyés au pays de là-bas d’où l’on ne revient jamais. Leur maîtresse, madame Palette, est remplacée par madame Acétone. Les autres enfants-couleur décident alors de se révolter.
Fable allégorique sur la Shoah, cette pièce de théâtre pleine de couleurs, dans tous les sens du terme, permet d’aborder simplement les questions du racisme et de l’ostracisme. Bourré d’humour, de jeux de mots et parfaitement adapté aux jeunes lecteur·rices du point de vue du style, cette pièce est idéale pour une lecture en classe et pourquoi pas, pour une mise en scène ?!
Le texte proposé est très court, à portée des plus jeunes dès 5 ans. Celui-ci explique très simplement l’antisémitisme et les déportations des juifs pendant la deuxième guerre mondiale, à l’aide des couleurs. Non seulement certaines couleurs disparaissent, mais aussi les mots fondateurs de la démocratie, Liberté, Egalité, Fraternité. Ces différents mots sont alors un à un effacés du tableau…
Ce livre écrit par Sylvie Bahuchet aborde avec pudeur et un certain humour un évènement tragique de notre histoire. Sous la forme d’une fable poétique, elle aborde les questions de la différence , du racisme, de l’exclusion et de la situation des Juifs en France durant la Seconde guerre mondiale.
La métaphore des couleurs est très habile, jaune comme l’étoile, et ses couleurs dérivées orange et vert. Les noms des personnages sont très parlants, les détergents qui uniformisent tout, effaçant peu à peu les couleurs et à l’opposé Mme Palette, la maîtresse qui défend la diversité, et fait passer un maximum de messages. Ce qui l’amènera avec Petit Jaune, Petit Orange et Petit Vert à être envoyée au pays de là-bas.
Les illustrations de Laurent Corvaisier sont de couleurs très vives, les traits des visages sont assez simples, c’est plus la couleur qui différencie les élèves. Les illustrations sont sur fond blanc, pas de décor, on se centre sur les personnages. Quand on voit les actions des détergents, ou la nouvelle maîtresse, on bascule sur fond noir. Tout est très visuel, et on comprend tout de suite qu’il y a un problème. Sans compter que Madame Acétone ressemble plus à un terroriste, avec sa cagoule et ses lunettes, qu’à une maîtresse d’école. Et du moment où les élèves se révoltent, on ne voit plus de personnages, juste des plantes, celles qu’ils évoquent dans le texte. Comme s’ils avaient été gommés par Madame Acétone…
Que ce soit en lisant, en jouant ou en regardant cette pièce, les enfants appréhendent l’incompréhensible, tout en douceur. C’est un texte qui permet d’ouvrir la discussion sur des événements historiques sombres mais qu’il ne faut surtout pas oublier. Or cette génération sera la première à ne pas être en contact direct avec des survivant·es de l’Holocauste.
Ce livre est important afin de leur permettre de perpétuer le devoir de mémoire, et de rendre plus vivante une période dont ils n’entendront parler que de manière indirecte…
Spécificité pédagogique
Des étudiants de l’ENCBW (J. Desbordes et L. Rhoné) ont réalisé une séquence de cours pour accompagner le livre. Celle-ci se trouve en téléchargement ci-dessous.